Cellulose oxydée : du labo à l’unité industrielle

Séverine Camy et Jean-Stéphane Condoret devant le réacteur à haute pression du Laboratoire de Génie Chimique.

Transformer une idée de labo en réalité industrielle est souvent un long chemin, parsemé d’embûches mais tellement gratifiant quand il atteint son but (http://www.usinenouvelle.com/article/covidien-mise-sur-trevoux.N307763).

2005, des chercheurs du CERMAV de Grenoble et du LGC (INP Toulouse) mettent au point un nouveau procédé d’oxydation de la cellulose basé sur l’utilisation du CO2 supercritique. Le duo gagnant de compétences, procédé-produit, permet de breveter internationalement ce nouveau procédé, plus propre et plus performant pour fabriquer la cellulose oxydée. La principale application est de permettre la fabrication de dispositifs médicaux hémostatique bio-résorbable pour la chirurgie.

2006, la Société Sofradim à Trévoux, filiale d’un grand groupe biomédical américain, achète la licence de ce brevet et lance des études en partenariat avec les deux labos pour industrialiser le procédé.

2008, un pilote pré-industriel installé au LGC permet de valider les solutions technologiques pour l’extrapolation à grande échelle. La tâche n’était pas aisée, il fallait maîtriser une réaction endothermique dans un réacteur sous haute pression (plusieurs dizaines de bars).

2009, le pilote est transféré à l’usine de Sofradim à Trévoux afin de produire des lots pour l’homologation clinique du produit pendant que les études de conception et de construction de l’unité industrielle sont mises en route. Les normes du biomédical sont sévères et après quelques péripéties l’unité industrielle est opérationnelle en novembre 2014 et mise en test intense pour valider le procédé.

2013, une production à petite échelle est lancée en parallèle grâce à l’unité pilote et le produit commercial, une compresse hémostatique composite, Veriset®, sera tout d’abord proposé dans les blocs opératoires de quelques pays européens.

fin 2015, déploiement sur l’ensemble du territoire européen avec la perspective d’une extension finale aux USA.

10 ans, c’est bien le temps qu’il faut sacrifier pour une innovation de rupture comme celle-ci. Mais cette aventure est un bel exemple de collaboration fructueuse et rentable entre labos et industrie. La complémentarité des compétences aura été sans aucun doute un élément majeur de ce succès.

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